jeudi 2 janvier 2014

Cyberdépendance...

 ... l'addiction du siècle

Entretien entre 2 psychiatres et l'observatoire Terrafemina

L’addiction sans toxicomanie

 

L’addiction sans toxicomanie 


Psychiatres et addictologues à Paris, les docteurs Dan Véléa et Michel Hautefeuille ont co-écrit Les addictions à Internet publié aux éditions Payot,  pour mieux identifier les différentes formes de dépendance à Internet.


Terrafemina  : Comment peut-on être accro sans drogue ?

D.V. : L’addiction sans toxicomanie commence dans les dépendances naturelles : la dépendance à la mère ou la dépendance à la masturbation par exemple. L’addiction comportementale a été théorisée en 1945, pour les accros au travail. Dans toute addiction, la réaction du cerveau est la même : le comportement ou le produit en question envoie des charges de DOPAMINE, molécule du plaisir, et de SEROTONINE, deux substances toujours impliquées dans les phénomènes de dépendance.



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TF : Les comportements des adolescents sur Internet inquiètent les parents. Mais est-ce justifié ? N’est-ce pas le même débat que pour les « télévores » dans les années 90 ?
D.V. : Il faut faire attention et rester cohérent sur ces questions. En tant que spécialistes, nous ne devons pas dramatiser ni banaliser ces comportements. Certains jeunes présentent une fragilité dans la construction de leur moi, et dans leur processus identitaire, c’est un terrain propice à la dépendance. Il y a aussi des gens qui n’avaient aucune prédisposition mais qui tombent dedans à force de pratiquer. L’addiction est souvent la manifestation d’un dysfonctionnement de la relation parents/enfants, il est essentiel de maintenir la communication et le lien familial pour éviter ou reconnaître ces problèmes.



Reconnaître la cyberdépendance

 

Reconnaître la cyberdépendance 


Comment peut-on identifier un comportement addictif ?








Il y a un facteur très révélateur : le temps. Si votre fils passe plus de 5 heures par jour, voire toute la nuit sur son ordinateur, il faut peut-être y regarder de plus près.

Le deuxième facteur est l’intensité de ce comportement. S’il ne fait que ça, se replie sur lui-même et se désintéresse du monde réel, on peut s’inquiéter. Il y a là certainement une souffrance à prendre en compte.

Ensuite une addiction à Internet peut entraîner des troubles de la personnalité et des troubles du sommeil que l’on peut repérer.

 

Être cyberdépendant : est-ce un vrai problème ?

 

Selon l’OFCOM, autorité de régulation des télécoms au Royaume-Uni, ce type de dépendance touche tout particulièrement les utilisateurs de smartphone, 81% d’entre eux gardant par exemple leur mobile allumé en permanence, jusqu’au lit – même si c’est peut-être juste pour sa fonction «réveil matin»… Plus inquiétant : ce seraient les jeunes, voire les très jeunes les plus touchés, à l’instar des Coréens du Sud de 12 à 15 ans, dont 11% de la population serait atteinte de «nomophobie»…

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Population en Corée du Sud en 2012  : 50 millions

11 % représente 5 500 000 personnes atteintes de "nomophobie".



Mais est-ce vraiment une maladie ? Et est-ce si grave ?

Quoi qu’il en soit, selon Roland Jouvent, professeur de psychiatrie à l’université de Paris 6, on aurait tort d’ignorer le problème.

Comme il l’explique, «une communication humaine est un échange cognitif et émotionnel. Le corps y joue le rôle d'un régulateur de l'esprit. Il envoie notamment des signaux pour le calmer. Or, les nouvelles technologies empêchent cette régulation corporelle de l'activité psychique. Elles empêchent de connaître l'état de celui qui envoie le mail. Il n'y a plus de régulation par l'émotion partagée.» Aussi, «les échanges habituels entre deux personnes sont une communication autonome, implicite, non consciente, rapide et économique en énergie, alors que les mails sont un traitement contrôlé de l'information. Les mails incessants sont dévitalisés et quantitativement inhumains. Cette saturation de l'information est cognitivement harcelante. Elle implique deux cerveaux qui s'emballent, sans frein. Et plus on est fatigué, moins notre cerveau est capable de traiter l'information, plus on se surmène. C'est un cercle vicieux qui peut favoriser le burn-out.»




«Sans portable... insupportable ?», film sur le thème de l'addiction au mobile, réalisé en 2010 par des jeunes de la maison de quartier de Goise à Niort… avec un smartphone !

1 commentaire:

  1. Il est parfois difficile de savoir si on est victime, ou si d'autres personnes vivent des situations similaires à la nôtre. L'engagement quotidien de la BRIGADE SIGNAL ARNAQUE est de permettre à toutes les personnes victimes d’arnaque de connaitre leurs droits et de les faire valoir en déposant une plainte avec des preuves pouvant permettre aux Officiers de Police Judiciaire de mener des enquêtes qui aboutiront à l’arrestation des cybercriminels. Ces victimes seront ensuite soutenues dans toutes les démarches administratives alors si vous êtes victimes d’une quelconque arnaque, veuillez contacter :
    brigade_signal_arnaque@europamel.net / brigadesignalarnaque@mail.com

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